Marchés à terme laitiers Malgré un timide démarrage, les contrats à terme ont tout pour réussir
Six mois après leur lancement par Euronext, les contrats à terme sur les produits laitiers affichent encore un faible engouement de la part des opérateurs de la filière laitière. Mais contrairement au premier coup d’essai en 2010, le « complexe laitier » pourrait offrir de la visibilité sur le prix du lait à tous les acteurs, à commencer par les éleveurs. Marion Cassagnou, consultante chez Agritel, en est convaincue et s’en explique.
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[Vidéo] Pourquoi les contrats à terme laitiers donneront de la visibilité aux éleveurs
Le 13 avril 2015, alors que les quotas laitiers avaient été officiellement enterrés quelques jours plus tôt, Euronext lançait trois contrats à terme sur le marché du lait , à l’instar des contrats opérationnels depuis de nombreuses années dans les filières céréalières et oléoprotéagineuses. Six mois après ce lancement, Marion Cassagnou, consultante chez Agritel et spécialiste des marchés laitiers, reste optimiste quant à la réussite de ces nouveaux contrats, et ce, malgré un démarrage timide.
« Depuis leur lancement, nous sommes à 16 contrats mis sur le marché pour l’ensemble des échéances », explique-t-elle. Pas de quoi rendre le marché « liquide et fonctionnel » pour la filière laitière. Mais, selon l’experte, « il faudra du temps et former les éleveurs et les opérateurs ».
Tout le monde veut de la visibilité sur les prix
Pour introduire un marché à terme laitier en Europe, Euronext avait déjà opéré un premier coup d’essai en 2010, sans succès. Mais « à la différence de 2010, Euronext a fait une étude préalable sur les besoins de la filière ». Cette fois-ci, Euronext a lancé trois contrats – sur le beurre, la poudre de lait et la poudre de lactosérum – alors qu’il n’y en avait qu’un il y a cinq ans. « Aujourd’hui, on parle bien de complexe laitier. »
Les volumes par contrat ne sont plus un frein à l’engagement des opérateurs. Alors qu’un contrat pesait 25 t en 2010, il n’en pèse plus que 6 t.
« Avec la fin des quotas laitiers, les opérateurs sont face à une volatilité des prix plus grande. Ils auront besoin de se couvrir, explique Marion Cassagnou. Les éleveurs sont en attente d’une visibilité sur le prix du lait sur plusieurs mois. Le marché à terme le permettra. »
« Le marché à terme ne fixe pas le prix du lait à l’instant t, mais il donnera une tendance sur les prochains mois. »
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